
Les problèmes croissants d’Airbnb : chute de popularité et témoignages d’utilisateurs
Les raisons derrière la chute de popularité d’Airbnb
Les plateformes en ligne offrant des locations touristiques à court terme, telles qu’Airbnb ou Vrbo, perdent en popularité auprès des voyageurs. Une des raisons : la diminution de l’écart des prix entre une chambre d’hôtel et une location à court terme.
En effet, selon AirDNA, une entreprise qui analyse les prix dans le secteur des locations touristiques à court terme, le tarif journalier moyen des hôtels au Canada en 2024 était environ 20 % plus élevé que celui des locations touristiques de courte durée possédant une chambre à coucher. En 2019, la différence de prix était d’environ 25 %.
De plus, la hausse de cette demande s’explique en grande partie par le fait que les voyageurs d’affaires utilisent principalement les hôtels et rarement des locations touristiques à court terme. Ces dernières sont par ailleurs plus coûteuses à exploiter aujourd’hui en raison de la hausse des prix des services publics, des assurances et des taux d’intérêt.
Quand Airbnb était bien moins cher, ça semblait logique de faire fi des désagréments pour économiser. Mais, pour le même prix… le service à la clientèle est meilleur et plus rapide dans un hôtel, ajoute le professeur Mody.
Par ailleurs, une simple recherche sur la toile fait apparaître un nombre considérable de plaintes au sujet des sites de locations touristiques à court terme, comme Airbnb et Vrbo. Dans la majorité des cas, les clients se plaignent de se faire demander de nettoyer leur hébergement après leur séjour, même s’ils paient des frais de nettoyage. Ce qui n’est pas le cas dans un hôtel.
Elle assure que l’économie de coûts était son principal critère pour faire affaire avec des plateformes de location en ligne, mais elle avoue désormais se tourner davantage vers les hôtels après avoir vécu quelques mauvaises expériences.
La question de l’impact de la crise du logement sur cette pratique serait également à étudier. Car comme l’explique Hailie Anderson : ‘J’ai commencé ça parce que je n’avais pas d’argent pour acheter une maison’.
Il est aujourd’hui difficile d’estimer la fréquence et la popularité de la sous-location. Ni de mesurer son impact précis sur l’immobilier des villes concernées, dont les résidents peinent parfois à se loger au sein d’un marché déjà très tendu. La première raison est que le marché est déjà saturé.
Il y a également un climat économique général, notamment l’inflation et l’évolution des habitudes de consommation, qui a un impact sur le secteur Airbnb. Les ralentissements économiques entraînent généralement une diminution des dépenses discrétionnaires, notamment en matière de voyages et de vacances.
La tendance aurait globalement ralenti depuis 2018 : la pandémie de COVID-19 aurait notamment conduit certaines des plus grandes entreprises spécialisées dans ce domaine à fermer boutique.
J’ai fait quasiment le plein de réservations jusqu’à ce mois de Novembre où elles ont chuté de façon brutale et importante. Même avec une augmentation des demandes de 186% dans ma région, plus de 320 consultations de mon annonce, et une baisse de prix de 12.5% en courant de mois pour tenter d’attirer des voyageurs, il y a clairement des algorithmes qui mettent en avant nos biens ou pas. La nouveauté est mise en avant, le nombre de commentaires et les notes jouent également. Je viens de subir une baisse de réservation de 80%, j’ai modifié mon titre d’annonce et ça repart.
Peut-être un simple problème conjoncturel ‘Covid’, qui incite moins les gens à voyager? Il y a peut-être un effet saisonnier et comme c’est votre première saison, vous n’avez pas de données pour comparer.
Votre logement semble fonctionnel et neutre, avec des photos neutres, des couleurs pastels, du blanc et du gris. Votre intérieur est de bon goût et propre, l’ensemble est agréable, mais il n’y a rien qui attire beaucoup l’œil.
Enfin, la chute drastique de la demande de location courte durée a mis en lumière la nécessité pour Airbnb de diversifier son offre et d’adapter sa stratégie.
Les enjeux de la réglementation et de la concurrence pour Airbnb
Les enjeux de la réglementation et de la concurrence pour Airbnb sont multiples et impactent directement les propriétaires.
- Les propriétaires doivent respecter certaines limites sous peine de sanctions, sauf en cas d’exceptions légales comme des raisons professionnelles ou de santé justifiant une absence prolongée.
- Pour les résidences secondaires, la législation est encore plus rigoureuse :
- Déclaration de leur activité en mairie.
- Obtention d’une autorisation de changement d’usage.
- Surtout dans les grandes villes, où les mairies disposent de pouvoirs accrus pour réguler les locations.
À partir de 2025, le DPE devient obligatoire pour toutes les nouvelles annonces de locations meublées touristiques en vertu de la loi n° 2024-1039 du 19 novembre 2024.
- Les propriétaires devront fournir un diagnostic à jour, indiquant clairement la classe énergétique du logement.
- Les logements classés F ou G, qualifiés de passoires thermiques, seront soumis à des restrictions sévères. Dans certains cas, leur location pourra être interdite, sauf si des travaux de rénovation énergétique sont effectués.
Les hôtes qui ne respectent pas les réglementations en vigueur s’exposent à des sanctions financières lourdes, souvent partagées entre les propriétaires et les plateformes. Par exemple, à Paris, Airbnb a déjà été condamnée à payer des amendes pour ne pas avoir retiré des annonces non conformes.
- Les montants des amendes : Les propriétaires peuvent être sanctionnés jusqu’à 50 000 € par bien en cas d’absence d’enregistrement ou de dépassement des durées autorisées.
Les nouvelles mesures introduites en 2025 visent à encadrer encore davantage ces pratiques à travers :
- Des réformes fiscales, énergétiques, et géographiques.
Dès 2025, la fiscalité applicable aux meublés touristiques devient plus stricte :
- Les régimes micro-BIC subissent une baisse des abattements fiscaux :
- De 50 % à 40 % pour les meublés non classés.
- De 71 % à 60 % pour les meublés classés.
Un constat amer pour le marché locatif sur l’ensemble du territoire (Paris, Pays Basque, etc.) est perceptible :
- Les locations de meublés de tourisme se multiplient en France, au détriment des locations longue durée.
- En 2021, 800.000 logements étaient mis en location touristique, contre 300.000 en 2016.
Pour remédier à cette situation problématique, une proposition de loi visant à réguler les meublés de tourisme à l’échelle locale vient d’être adoptée par le Parlement :
- Il ne s’agit pas d’interdire les meublés de tourisme, mais de réguler une activité nécessaire dans les zones touristiques, qui prend aujourd’hui une ampleur incontrôlable.
- Cette loi ne réglera pas, à elle seule, la crise du logement que nous traversons, mais demeure indispensable face au phénomène de sortie des logements du parc des locations de longue durée.
La nouvelle loi prévoit que l’ensemble des meublés de tourisme, à l’exception des logements constituant la résidence principale du loueur, seront tenus, à compter du 1er janvier 2034, de respecter les niveaux de performance énergétique d’un logement décent (soit la classe D, à cette date).
En outre, les pouvoirs des maires sont accrus en matière de régulation de l’offre de meublés de tourisme. La loi met à leur disposition divers outils pour parvenir à mieux contrôler l’expansion de l’offre à la location de meublés de tourisme au niveau local.
- Actuellement, dans les communes ayant mis en place la procédure d’enregistrement, le délai maximal est de 120 jours au cours d’une même année civile.
- À compter du 1er janvier 2025, les communes situées en zones tendues auront le pouvoir d’abaisser ce seuil à 90 jours.
En somme, la loi dite «anti-Airbnb», visant à inciter les propriétaires immobiliers à louer leurs logements sur de longues durées, plutôt qu’en meublés touristiques, a été promulguée.
- Elle prévoit de réduire l’avantage fiscal dont bénéficie la location de courte durée.
- Elle propose également une boîte à outils à disposition des maires pour freiner le phénomène.
Témoignages : expériences négatives des utilisateurs d’Airbnb
Les expériences négatives des utilisateurs d’Airbnb sont malheureusement fréquentes. Selon des études récentes, environ 3 % à 7 % des séjours Airbnb donnent lieu à des problèmes signalés. Ces problèmes incluent :
- Des réservations frauduleuses
- Des locations fictives
- Des arnaques au surpaiement
En 2023, environ 6 % des utilisateurs d’Airbnb ont rapporté des expériences négatives liées à des arnaques. Les faux profils sur Airbnb constituent une menace sérieuse, souvent utilisés pour réservations frauduleuses ou escroqueries visant à exploiter la crédulité des utilisateurs. Les témoignages d’hôtes et voyageurs révèlent que les utilisateurs novices sont les plus touchés, car ils ne sont pas toujours conscients des signaux d’alerte des escroqueries Airbnb.
Les annonces trompeuses et locations fictives sont parmi les escroqueries Airbnb les plus dévastatrices. Cela laisse les voyageurs sans logement une fois sur place. En fait, 12,2 % des arnaques Airbnb concernent les annonces trompeuses, tandis que 13,45 % sont liés à des problèmes d’hôtes, comme des logements non conformes ou des litiges sur les paiements.
Ces annonces attirent souvent les utilisateurs avec des photos impressionnantes ou des prix exceptionnellement bas. De plus, les photos sont régulièrement retouchées ou volées, montrant des logements luxueux qui ne correspondent pas à la réalité, comme une villa avec piscine se révélant être un studio délabré.
Les escrocs prétendent avoir payé un montant excessif par erreur et demandent un remboursement avant d’annuler le paiement initial. Une fois le remboursement effectué, le paiement initial est annulé, laissant l’hôte perdant. Par ailleurs, les escrocs créent de fausses annonces et sollicitent des paiements anticipés avant de disparaître. Il est donc crucial de vérifier les avis et de communiquer directement avec les hôtes via des plateformes de confiance comme Airbnb.
Si vous êtes victime d’une arnaque sur Airbnb, il est essentiel de savoir comment agir rapidement pour minimiser les pertes financières et résoudre le problème. En France, 48 % des utilisateurs connaissent une victime d’escroquerie, avec une perte moyenne estimée à 2 700 euros par cas. Suivre les procédures Airbnb permet de signaler efficacement une fraude. Connectez-vous à votre compte et utilisez la section « Centre d’aide » pour signaler l’arnaque. Expliquez clairement les faits en fournissant des détails précis.
Les mauvaises expériences sur Airbnb peuvent transformer un séjour en cauchemar. Ces expériences comprennent :
- Des problèmes de communication avec les hôtes
- Des logements souvent moins propres, moins spacieux ou mal équipés que promis
- Des logements non conformes aux descriptions, y compris des installations électriques défectueuses ou l’absence de dispositifs de sécurité essentiels
Voici quelques témoignages d’expériences négatives vécues par des utilisateurs :
- Un couple a fait une réservation pour un séjour dans un chalet. Après leur séjour, ils ont été facturés 450 euros pour avoir apparemment « brisé » le jacuzzi et la télévision de la propriété. Après une bataille juridique, Airbnb a informé le couple qu’ils allaient étudier leur dossier, mais ils n’ont toujours pas reçu leur remboursement.
- Lors d’un séjour à Lyon, un couple a ressenti des nausées et une fatigue extrême après leur arrivée. En inspectant, ils ont découvert une fuite de gaz dangereuse. Bien que l’hôte ait été réactif, Airbnb n’a rien fait pour les assister, les laissant gérer seuls ce problème critique.
- Une réservation faite pour un emplacement de camping via Airbnb a conduit à une découverte surprenante : un terrain en pente, couvert de gravier et sans un brin d’herbe en vue. Malgré les plaintes, l’hôte n’a pas proposé de solution.
- Une autre expérience déplorable concernait des locataires qui ont fait une fête clandestine, nécessitant 12 heures de ménage.
Enfin, une étude de 2021 sur plus de 125 000 plaintes concernant Airbnb sur Twitter a révélé que 72 % des problèmes étaient liés à un service client médiocre et 22 % étaient liés à des arnaques. Les hôtes Airbnb se plaignent également de propriétés rendues dans un sale état ou d’annulations de dernière minute qui ont bousculé leurs plans.